Ce dimanche marque l’entrée dans une nouvelle année
liturgique, année qui s’ouvre avec le temps de l’Avent, temps d’attente joyeuse
du messie.
Le temps de l’Avent, en effet, est un moment fort où
l’Eglise nous invite à mieux disposer nos cœurs à accueillir le sauveur qui vient.
C’est un temps de préparation de la venue de notre Seigneur Jésus-Christ, temps
auquel nous manifestons à Jésus notre désir qu’il vienne habiter notre cœur.
Comment se préparer à
accueillir l’enfant-Jésus
Oui, le Seigneur vient, il vient habiter nos cœurs pour
nous combler de ses richesses infinies. Comment nous disposons-nous à
l’accueillir ? Comment nous préparons-nous à vivre ces moments intenses de retrouvailles avec notre Sauveur ?
Il est certainement déjà arrivé à tout un chacun
d’attendre la visite d’un proche parent, d’un ami ou d’une personne très chère.
Comment est-ce que l’on s’y prend ? Reste-t-on endormis ou les mains croisées
sans rien faire ? Assurément pas.
Bien au contraire, l’on se prépare, l’on met tout au
point en faisant le ménage, en veillant à la salubrité des lieux. Tandis qu’on
attend celui-ci, c’est déjà à lui que se rapportent toutes nos pensées. Plus
rien d’autre ne nous intéresse : de peur de ne pas entendre son coup de
sonnette par exemple, on évite tout bruit, on baisse le son de la télévision.
Si nous faisons ainsi pour des proches, à plus
forte raison pour l’Emmanuel, Dieu qui vient habiter avec nous ?
Attente du Seigneur
dans la vigilance et la prière
Deux maitres-mots qui nous introduisent au mieux dans la
dynamique de cette ascension vers Noël.
Justement, l’évangile de ce premier dimanche est une
invitation à la vigilance dans la prière. La tentation de s’endormir est une
réalité de tous les jours et nous devons restés éveillés comme l’enseigne
l’apôtre Pierre dans sa première épitre : « Soyez sobres, soyez vigilants : votre adversaire le diable,
comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer » (1 P 5, 8). Eh
bien, point n’est besoin de rester dans nos somnolences : « C’est le moment, l’heure est venue de
sortir de votre sommeil (…). La nuit est bientôt finie, le jour est tout
proche. Rejetons les activités des ténèbres, revêtons-nous pour le combat de la
lumière » (Rm 13, 11-12).
Etre vigilant, c’est se débarrasser de tout ce qui nous
encombre, ne pas se laisser distraire par les bruits inutiles, c’est veiller
avec beaucoup de soin à ce qu’on doit faire.
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Qu’est-ce qui nous
encombre ?
Notre cœur peut bien être encombré des choses de la
terre, étouffé par des sentiments impurs, par la haine, la rancœur, la
jalousie, l’envie, la gourmandise, la colère, l’égoïsme au point de ne plus
avoir la moindre place pour l’enfant Jésus, prince de la paix, de l’amour, du
pardon, de la réconciliation, etc.
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Quels sont les bruits
inutiles qui nous empêchent d’entendre le Seigneur au tréfonds de notre
cœur ?
La télévision, le téléphone portable avec ses superbes fonctionnalités,
etc., voici nos brouhahas d’aujourd’hui. L’on devient tellement accro à ces
nouvelles technologies au point d’oublier l’essentiel de notre vie :
l’intimité avec Dieu. Ils sont combien parmi nous, ceux-là qui consacrent ne
fusse qu’un quart d’heure dans la journée à la prière ou la méditation de la
Parole de Dieu ?
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Qu’avons-nous à
faire ? Ou que devons-nous faire ?
Ainsi se demandaient les habitants de la Judée qui
venaient se faire baptiser auprès de Jean dans les eaux du Jourdain.
Jean-Baptiste leur répondait : «
Convertissez-vous car le royaume de Dieu est proche » (Mt 3, 1-12).
Oui, le temps de l’Avent est aussi un temps de
conversion. Comme ces foules nombreuses qui venaient sur les bords du Jourdain
se faire baptiser en guise de pénitence en vue de la conversion, nous sommes
appelés à entrer dans cette démarche pénitentielle pour célébrer dignement Noël
et accueillir avec fruit le Christ dans nos vies.
Jean Baptiste dénonçait l’hypocrisie des pharisiens qui
ne se croyaient pas concernés, le formalisme de quelques-uns qui
accomplissaient le rite extérieur sans conversion véritable et effective. Nous
devons produire de bons fruits qui exprimeront notre conversion. Car, un bon
arbre ne peut se reconnaitre que par les bons fruits qu’il produit.
Une chose est d’écouter la Parole, une autre est de la
vivre : « Mettez la parole en
application, ne vous contentez pas de l’écouter. Ce serait vous faire illusion
» nous dit saint jacques (Jc 1, 22). Eh bien : « Il ne suffit pas de dire Seigneur, Seigneur !, pour entrer dans le
royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux
» (Mt 7, 21).
A chacun son examen
de conscience…
Jésus vient établir la paix de Dieu dans le monde. Il
appelle ses fils, ceux qui font la paix. Sommes-nous artisans ou ennemis de
paix ? Sommes-nous en paix avec nos frères ? N’y a-t-il pas quelqu’un
avec qui nous sommes en inimitié, dans notre famille, dans notre voisinage,
dans notre mouvement, à l’école ? Pourquoi n’essayerons-nous pas à faire
la paix avec lui avant Noël ? Jésus qui est doux et humble de cœur nous
invite à l’imiter. Il sait pardonner, aimer, partager, faire du bien à tout le
monde même à ses bourreaux.
Et puis, sommes-nous pleinement en paix avec Dieu ?
Si notre cœur est encore imbibé de saleté, pensons à faire une bonne
confession. Que les ravins de nos haines, jalousies, mésententes, calomnies,
médisances soient balayés par la grâce de Dieu, les montagnes de nos querelles
aplanies pour accueillir la venue du Messie.
(Extrait de la récollection du temps de l'Avent avec les jeunes de la cathédrale Saint Pie X de Gamboma à Ossio).