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jeudi 9 novembre 2017

ARTICLE : Pourquoi prie-t-on pour les défunts ?


La prière pour les défunts[1] appartient à la plus ancienne tradition de l’Eglise. Il est de coutume pour les chrétiens de célébrer des funérailles à l’église et de demander des messes pour le repos des âmes de leurs frères et sœurs endormis dans la mort. Chaque célébration eucharistique comporte explicitement un ‘‘memento pour les morts’’. La journée qui suit la Toussaint, encore appelée jour des morts, est essentiellement consacrée à la commémoration de tous les fidèles défunts pour implorer en leur faveur la miséricorde de Dieu. L’on peut s’interroger alors sur le pourquoi de cette pratique.


      1.   Qu’advient-il après notre mort ?

         Après sa mort, tout homme est immédiatement jugé, et la sentence est immédiatement appliquée. C’est ce que l’on appelle le jugement particulier, prélude du jugement dernier à la fin des temps.

A plusieurs reprises, le Nouveau Testament affirme la rétribution immédiate après la mort de chacun en fonction de ses œuvres et de sa foi (cf. La parabole du pauvre Lazare, Lc 16, 19-31 ; les paroles du Christ en croix au bon larron, Lc 23, 43 ; et bien d’autres passages du NT, 2 Co 5, 8/Ph 1, 23/He 9, 27).

         Donc, au soir de sa vie, chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle : - soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel, soit à travers une purification, soit pour se damner immédiatement pour toujours. 


a.   Le ciel ou paradis céleste

« Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, et qui sont parfaitement purifiés, vivent pour toujours avec le Christ. Ils sont pour toujours semblables à Dieu parce qu’ils le voient ‘‘tel qu’Il est’’ (1 Jn 3, 2), ‘‘face à face’’ (1 Co 13, 12) ».[2]


b.   Le purgatoire ou la purification finale

Le purgatoire est un lieu et un état des âmes qui, décédées en l’amitié de Dieu mais encore chargées de fautes vénielles, achèvent de purger leur peines et de se purifier de leurs péchés, en vue de leur admission au ciel.

Au purgatoire se trouvent les âmes qui ne sont pas assez gravement coupable pour mériter l’enfer éternel, ni assez pures pour pouvoir du moins entrer au ciel tout de suite. C’est donc un état provisoire et non définitif. 

La croyance en cet état intermédiaire se fonde sur certains passages de l’Evangile, entre autres, Mt 12, 32/Lc 12, 10/Mc 3, 29. En disant que si quelqu’un a prononcé un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pardonné ni dans ce siècle-ci, ni dans le siècle futur, Jésus laisse à croire qu’il existe avant le jugement final un feu purificateur (CEC, n°1031). L’on comprend parfaitement que certaines fautes peuvent être remises dans ce siècle-ci, mais certaines autres dans le siècle futur. 


c.    L’enfer

L’enfer désigne le lieu ou l’état réservé immédiatement après le jugement particulier, aux âmes décédées en état de péché mortel. C’est un état d’auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu. En effet, Dieu ne prédestine personne en enfer ; il faut pour cela une aversion volontaire de Dieu, et y persister jusqu’à la fin (Mt 25, 31-46 ; Mc 9, 42 ; 2 Th 1, 5-9, Ap 14, 11).[3]








    2.   La prière pour les âmes du purgatoire, une prière profondément enracinée dans les Ecritures

La pensée de prier pour les âmes en attente de purification est une sainte et pieuse pensée, en accord avec la Bible.

Le passage le plus fameux se trouve en 2 Maccabées 12, 41-46 où il est recommandé de prier pour les défunts : « La raison pour laquelle ces hommes avaient succombé devenait évidente : Tous bénirent la conduite du Seigneur, le juste Juge, qui met au grand jour les choses cachées. Ils se mirent en prière, demandant que le péché commis soit complètement effacé. L’héroïque Judas encouragea l’assemblée à se garder de tout péché : ils venaient de voir de leurs propres yeux ce qui était arrivé à leurs compagnons, tombés à cause de leurs péchés. Il fit alors parmi ses hommes une collecte qui rapporta environ 2 000 pièces ; il les envoya à Jérusalem pour qu’on y offre un sacrifice pour le péché. C’était là un geste très beau et très noble, inspiré par la pensée de la résurrection. En effet, s’il n’avait pas cru que ceux qui étaient tombés ressusciteraient, il aurait été inutile et ridicule de prier pour des morts. Mais il pensait qu’une belle récompense était réservée à ceux qui se sont couchés dans la mort ayant la foi ; c’était là une pensée sainte et en accord avec la foi. Il fit donc offrir ce sacrifice d’expiation pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés ».

On trouve encore un passage chez saint Paul où il est fait mention d’une pratique liturgique pour les morts, pratique qui s’apparente à une prière d’intercession : « Au fait, ceux qui se font baptiser pour les morts, que veulent-ils ? Si de toute façon les morts ne ressuscitent pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux ? » (1 Co 15, 29).  

Le ‘‘baptême’’ ou la prière pour les morts est donc une conséquence naturelle de l’espérance chrétienne en la résurrection :

- Espérance dans la miséricorde de Dieu (Ephésiens 2, 4) ;

- Espérance en une vie où il n’y aura plus de larmes ni de deuil (Apocalypse 21, 4) ;

- Espérance en la résurrection des morts (1 Thessaloniciens 4, 13-14).



    
3.   En conclusion, nos défunts ont besoin de nos prières…

Dans Les confessions, saint Augustin nous rapporte le testament de sa mère Monique, avant de mourir : « Enterrez mon corps n’importe où : que cela ne vous donne aucun souci. Je vous demande seulement de vous souvenir de moi à l’Autel du Seigneur, partout où vous serez ».

Il ajoute : « Les soins délicats apportés à la sépulture, les riches constructions de tombeaux sont bien une consolation pour les vivants, mais ils ne sont pas un secours pour les morts. Les défunts sont mieux aidés par les prières de la sainte Eglise, par une offrande et par les aumônes qui sont faites pour les âmes du purgatoire ».

Nos frères et sœurs endormis dans la mort n’ont plus la possibilité de se racheter par eux-mêmes pour les fautes qu’ils ont commises ici-bas. Ils n’espèrent plus que nos prières et celle des saints du ciel afin que se manifeste la miséricorde de Dieu. C’est pour cette raison que l’Eglise recommande les aumônes, les indulgences et les œuvres de pénitence en faveur des défunts. N’hésitons donc pas à porter secours à ceux qui sont partis et à offrir nos prières pour eux, à l’instar de Job qui faisait régulièrement des sacrifices en faveur de ses fils, cf. Jb 1, 5.





Abbé Dutrone




[1] A distinguer de la nécromancie (évocation des morts) qui est prohibée dans 1 Samuel 28
[2] Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC), n° 1023
[3] CEC, n° 1033

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