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jeudi 5 septembre 2019

Le jubilé de cristal sacerdotal de l’abbé Brice Armand IBOMBO (SG de la Conférence Episcopale du Congo), célébré avec solennité à la cathédrale Saint Pie X de Gamboma



Ordonné prêtre le 28 août 2004 à la paroisse Saint François Xavier de Boundji, l’abbé Brice Armand IBOMBO, du clergé diocésain de Gamboma, a soufflé sa quinzième bougie de vie sacerdotale. L’évènement a été solennisé par une messe d’action de grâce qu’il a présidé au matin de ce dimanche 1er septembre 2019 dans l’église cathédrale Saint Pie X de Gamboma, en compagnie des abbés Ertel MOUENZI (administrateur de la cathédrale) et Dutrone NGOUNYO (chancelier de Gamboma). Cette messe connut une large participation du peuple de Dieu, toute catégorie sociale distinguée.

Abbé Brice Ibombo
Dans sa vibrante homélie, le président de l’assemblée liturgique a trouvé des mots prophétiques pour dénoncer, avec la dernière énergie, le fléau des antivaleurs qui ternissent aujourd’hui l’image de notre société, ébranle la cohésion dans nos familles : 
« On se plaint aujourd’hui du comportement des congolais avec l’exubérance des antivaleurs à tous les niveaux mais on ne se regarde pas d’où vient la faute ; à chacun  de nous, à nous tous » s’indigna le prédicateur.  
 Le mal s’est tellement enraciné dans notre vécu au quotidien au point qu’ « On veut tuer ce qui est bon et faire exalter ce qui est mauvais ». Un monde sans valeur peut-il se construire ? 

En effet, nos familles présentent aujourd’hui un visage funeste dû au manque d’amour, d’unité, de pardon et de solidarité : « Il est difficile pour une famille désunie, une famille sans amour d’être ensemble. Car il y aura toujours des absents et des absences justifiées par prétexte ou raisons fallacieuses ».  Ainsi, le célébrant a-t-il invité la famille chrétienne à devenir de véritables havres de paix, de joie et d’harmonie, en vivant unie et solidaire : 
« Une bonne  famille humaine, unie et qui s’aime est toujours dans la joie quand elle se retrouve entre des frères et des sœurs. Un enfant de Dieu quand il rencontre un frère, doit être dans la joie ; savoir dire un bonjour sincère à l’autre : ‘‘la paix soit avec toi’’, comme saluait Jésus ».
Prenant appui sur les textes liturgiques de ce 22ème dimanche Ordinaire C, l’abbé Brice Armand IBOMBO a fait siennes les paroles de Jésus pour dénoncer le démon de l’orgueil, de supercherie, de ‘‘m’as-tu vu’’, etc. qui mettent à mal nos rapports avec Dieu et avec nos frères humains : 
« Lorsque quelqu’un t’invite à des noces, ne te précipite pas à la première place, car il a peut-être invité quelqu’un de plus important que toi. Imagine que celui qui vous a invités tous les deux vienne te dire : ‘Cède-lui la place’. Tu devrais alors te glisser tout honteux à la dernière place. Si l’on t’invite, va te mettre à la dernière place ; lorsque celui qui t’a invité fera son tour, il te dira : ‘Mon ami, avance plus haut !’ Et ce sera un honneur pour toi devant tous les invités. Car celui qui s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé » (Luc 14, 8-11). Cette parabole nous apprend la vertu de la petitesse et de l’humilité pour une vie chrétienne authentique : « être humble devant Dieu et devant les hommes ».
L’humilité devant Dieu, dite humilité verticale, fonde toute existence humaine, en tant qu’elle détermine la relation de l’homme avec Dieu : 
« En un mot, être humble devant Dieu signifie le reconnaitre comme père, écouter sa parole et s’efforcer avec sa grâce à marcher selon sa parole, selon son commandement, selon ses enseignements (…). Etre humble devant Dieu signifie être aussi reconnaissant envers Lui, pour dire, tu es un tout et moi je ne suis un rien. Sans toi je ne peux rien faire ». Malheureusement, « aujourd’hui beaucoup de gens se sont dits orgueilleux devant Dieu, ils ont voulu prendre la place de Dieu, on connait leur fin ! Ils ont voulu mettre Dieu de côté dans leur vie, on connait leur fin ! ».
Tous nous vivons comme des grands patrons, comme des éternels, oublions que nous sommes des êtres mortels. Oui, l’homme du XXIème siècle a perdu cette vertu de l’humilité qui fonde sa relation envers son Créateur : 
« Il vit comme si Dieu n’existais pas ; et comme nous l’enseigne plusieurs fois le Pape François ‘‘Attention, aujourd’hui beaucoup vivent comme si Dieu n’existait pas. Mais au dernier jour c’est là où il y aura des pleurs et  des grincements de dents’’. Ils vont se demander comme ceux-là, mais je venais à la messe, j’étais à la chorale, j’étais Elisa ou Yambote, j’étais lecteur, j’étais prêtre. Et comme dirait Isaïe, ‘‘ce peuple m’honore de lèvres mais son cœur est loin de Dieu’’. Ce n’est pas parce que tu es prêtre que tu seras au ciel. Comme dit un proverbe italien : ‘‘L’enfer est bourré de prêtres’’. C’est parce que nous prêchons l’Evangile aux autres, mais on ne vit pas ce que nous enseignons aux autres. Et nous sommes normalement les premiers à être jugés. Tout simplement parce qu’il nous manque l’humilité, on se dit parce qu’on est prêtre et on se croit être au-dessus de tout le monde. Dieu ne choisit pas parce que tu es le meilleur ou le plus intelligent. Mais comme dit saint Paul ‘‘ce qui est faible dans le monde, voilà ce que Dieu choisit’’. Il te choisit parce qu’il a une mission sur toi, Il te choisit pour que tu sois à son service. Et cela vaut pour tous les niveaux. L’enfer n’est pas seulement bourré de prêtres mais de tout le monde : on sait aussi ce que font les enseignants, ils profitent pour nuire aux élèves, bâcler leur métier d’éducation. Je lisais sur le net : quand on veut détruire un pays, il faut tuer l’éducation, la santé. Et le Congo, nous n’est pas à l’abri. Ce n’est pas la faute d’une seule personne mais de tous les congolais. Car le chauffeur du taxi n’est pas un membre du gouvernement, mais il escroque les gens, de même pour d’autres domaines. Alors nous sommes appelés à faire notre examen de conscience (…) ».  
Cet appel à la conversion concerne évidemment toutes les couches sociales, sans exception aucune ; à commencer par la hiérarchie jusqu’au dernier des fidèles.
Aussi, l’humilité horizontale qui caractérise nos rapports interpersonnels est aujourd’hui viciée par le goût de grandeur, le ‘‘m’as-tu vu’’, les rivalités de tout genre, l’esprit de compétition :  
« On se châtie, on se sous-estime, on se critique, on se fait des mauvais coups entre nous, même entre frères et sœurs du même sang (…). Il y a des familles qui ne s’entendent plus aujourd’hui, beaucoup de groupes se sont divisés, des amitiés se sont dénuées. Tout simplement parce qu’il nous a manqué d’humilité ; on vit de la concurrence » martela le célébrant.
Pourquoi cultiver l’esprit de compétition si et seulement si nous sommes bien conscients que Dieu ne peut pas tout donner à tout le monde ? : 
« Il te donne un peu, il me donne un peu pour qu’on se complète. C’est ce qui fait la grandeur de Dieu ; la justice. Et comme dit Paul pour l’édification du temple de Dieu. Nous sommes appelés à travailler dans la complémentarité, en harmonie, dans la solidarité. Dieu nous demande aujourd’hui de rester à notre place ».
Ce rîb prophétique n’a pas laissé indifférente la chrétienté de Gamboma appelée à faire un géant pas de conversion pour mieux préparer l’ouverture de la nouvelle année pastorale 2019-2020 qui pointe à l’horizon.

Un pot de l’amitié a été offert aux invités dans le salon de la cathédrale pour consacrer ces moments d’action de grâce.


LEDZELE Dorpha Brindel
Grand séminariste,
Diocèse de Gamboma.

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