Alfonsiana à Rome, Barthel Christel GANAO a présenté sa thèse en théologie Morale sur « Église et engagement social. Défis éthiques et sociaux pour le Congo-Brazzaville ».
Après le Master en théologie morale à l'Institut Catholique de Paris, sur proposition de l'ancien Provincial des Sulpiciens de continuer sa formation en morale, Barthel Christel GANAO, prêtre du diocèse de Gamboma et membre de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice choisit d’aller à Rome pour vivre une nouvelle expérience de la catholicité de l’Église. Admis en thèse à l’Accademia Alfonsiana, il vient de soutenir avec grand succès au terme d’un parcours de deux ans et demi sa thèse avec la mention Summa cum laude.Il était exactement 11 heures quand tout a commencé à l'Accademia Alfonsiana, devant un jury
composé de trois membres. On notait dans l'assistance, la présence des
pères: Eric sylvestre, Recteur du Collège Pontifical Canadien, Alain
Mayama, Assistant Général des Spiritains à Rome, Johachim Alice Mbon,
Gyscard Kevin Dessinga ( tous deux Franciscains). Aussi, ont pris part à
ce grand évévenement, les abbés Désiderio MAEMA, Joly Maslov
Okongolonga du diocèse d'Owando, Armand Flavien Inko ( qui a fait un
déplacement de la France pour la circonstance), Félix Nervaise MOKOMAKO
et BoBorice Ngora du diocèse de Gamboma. La présence des amis étudiants
du collège canadien et de quelques autres congolais dans la salle n'est
pas à survoler. Après le mot de bienvenue tenu par le président du jury,
la parole est accordée à l'impétrant. Pendant 30 minutes, le doctorant
Barthel s'est attelé à présenter vaillamment son travail. Tout part du
contraste entre le culte et la vie sociale des gens a-t-il souligné en
substance.
En effet, la foi chrétienne, comme source d'inspiration spirituelle et vie à la suite du christ, engage aussi à participer à la commune recherche des moyens permettant d'honorer et de défendre la dignité humaine.
“ Cette thèse dit-il, «se veut une contribution dans la recherche du
mieux-être congolais. Car la situation de pauvreté dans laquelle sont
plongées certaines personnes au Congo interpelle profondément et fait
poser des questions sur la dignité de la personne humaine.» Dans son
travail bâti en quatre chapitres tant équilibrés que distincts et
complémentaires, le doctorant a tenté avec clarté de repréciser la
nature de la mission en partant fondamentalement de
l'encyclique Redemptoris missio de Jean Paul II. Pour Barthel, la
mission demeure un problème d'actualité et son importance ne peut
laisser indifférente l’Église. Dans cette optique justement,
souligne-t-il, “ L'engagement dans l'annonce de l’Évangile permet de
concilier la possibilité et la nécessité du salut que le Seigneur offre à
toute l'humanité.[....] Aussi, la Caritas comme organisation de l'amour
est-elle
une forme actualisée de la diaconie primitive dont parlent les Actes
des Apôtres.” Bien plus, le doctorant a mis en exergue le lien
intrinsèque entre vie spirituelle et 'engagement social des chrétiens,
tout en signifiant nettement que les deux n'ont pas la même fin.
Cette
démarche lui a permis de penser la relation entre Dieu et les hommes
dans l'histoire afin de permettre la participation de l'identité
chrétienne à la construction du bien commun. Ceci dit, le
lien inséparable entre vie chrétienne et engagement social ne doit pas
faire perdre de vue la finalité
eschatologique de la mission liée à
l'espérance chrétienne, a dit l'abbé Barthel en d'autres termes. De
même, l'impétrant s'est plausiblement penché sur la question relative à
la formation de l'identité chrétienne. La formation constitue en effet
l'un des défis au quels notre monde doit faire face avec dévouement
aujourd'hui. Il s'est proposé d'épingler quelques lieux capables de
favoriser la construction de l'identité chrétienne des fidèles et
d'aider ceux-ci à forger ce caractère à partir de certaines vertus et
tout naturellement de leur adhésion à la foi en Jésus-Christ.
Pour
conclure son exposé, le doctorant a porté un regard sur la dimension
éthique de la vie à la suite de Jésus, le lien entre mission et
engagement social ecclésial en partant humblement et courageusement de
l'expérience des pionniers de l'évangélisation du Congo-Brazzaville. La
fin de ce brillant exposé a ouvert la phase dite de
questions-observations. Barthel s'en est sorti avec beaucoup de
facilité faisant ainsi la joie tant des membres du jury que de
toute l'assistance. Le jury s'est retiré pour la délibération. Au
retour, son président au nom de l'équipe a reconnu les efforts fournis
par Barthel et lui a conféré publiquement le titre de Docteur en
théologie morale. Signalons cependant que la mention Summa cum laude n'a
été communiquée que lendemain par le secrétariat conformément à la
tradition de l'Accademia Alfonsiana.
Commencée a 11h, la soutenance de
la thèse a pris fin à 12h35. «Tout est bien qui finit bien». Pour la
circonstance, Un pot d'amitié a été offert à tous les participants.
Abbé Félix N. MOKOMAKO
( Florence, Italie)