Mgr Victor pendant l'homélie |
Bien-aimés de
Dieu, chers tous ! Vous
de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de Lékana ! Habitants des villages, des collines, vous frères
et sœurs
du Plateau Koukouya, paix à
vous tous !
A quelques
jours de Noël, en ce 3è dimanche de l’Avent, notre Mère
l’Eglise nous invite déjà
à la joie. Car le Messie vient : Jésus, le
Fils de Dieu ! Comment ne pas se
réjouir, cette paroisse de Lékana
fête un anniversaire : 1937-2017 ! Voici
80 ans que cette
paroisse dédiée à Ste
Thérèse de l’Enfant Jésus existe.
Une paroisse dont la
fondation a été le fruit
d’une « longue patience
et d’un
travail persévérant de pasteurs
zélés qu’ont été
par exemple, les P. De Chadirac,
Raymond Defosse, François Noter.
Comme
dit la Parole
de Dieu ces
missionnaires ont été
des hommes consacrés, mis à part pour Dieu, ils étaient certainement mus par l’Esprit Saint pour avoir
accepté de quitter leur aisance et venir
jusqu’à nous. Grâce à l’Esprit Saint ils
ont œuvré dans la joie et la
patience, venant depuis la paroisse de
Lékéty, à pieds, à bicyclette - et
sur quelle route ! – Ils sont
venus à la rencontre des
populations très attachées à leur
culture et à
leur langue pour leur
parler de Jésus - Christ, Le faire
connaître, Le faire aimer. Dans
la joie, ils
ont tenu bon, dans la
Mission de Jésus
Christ qui est
celle de « guérir les
cœurs brisés, d’annoncer la délivrance
aux prisonniers, la liberté
aux captifs. »Dans leur
tournées pastorales ils ont eu à
régler des palabres de toutes sortes, des palabres
matrimoniaux, rétablissant la paix ici
et là, rétablissant la paix dans les
ménages, ramenant des fugitives au foyer
conjugal, secouant les paresseux,
écoutant les doléances des uns et des
autres. Telle
est la mission
du Messie que
nous accueillerons bientôt à Noël. C’est la même mission
que reçoivent ceux qu’Il
envoie à l’instar les premiers
missionnaires qui ont fondé
cette paroisse. Telle est la
mission des Missionnaires d’aujourd’hui.
A 80
ans ! L’homme est un
bon adulte et déjà se
prépare à quitter
cette terre. Quatre-vingt
c’est l’âge des
hommes forts puisque selon la
Bible, « le total de
nos années est de 70. » La paroisse
Sainte Thérèse de Lékana
est parmi les
premières des diocèses de
Gamboma et d’Owando. Dans les
Plateaux, le territoire de Lékana
s’étendait jusqu’aux rives
du Congo. Disons-le, Lékana est
la paroisse-mère du diocèse
de Gamboma.
Paroisse-mère,
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus,
lorsque tu fêtes tes 80
ans, peux-tu être fière de ce que la
Parole de Dieu a pénétré les cœurs de tes enfants! Peux-tu te réjouir
de ce que tes enfants sont libérés, sortis des
prisons qui nous empêchent tous de vivre
en enfants de Dieu ?
L’enfant de
Dieu est celui qui a pris
conscience qu’il n’est plus
une simple créature, mais une
créature aimée de Dieu, faite
à l’image et à la ressemblance de Dieu. L’enfant de Dieu marche sur les pas de Jésus Christ, notre Frère, le Nouvel
Adam : L’enfant de Dieu marche à la lumière de l’Esprit Saint… Après 80 ans
d’évangélisation, Toi
Paroisse-mère – Sainte Thérèse de
l’Enfant Jésus de Lékana-
peux-tu te réjouir de ce que
tes enfants , grâce à la Parole de
Dieu sont en train de changer la face de cette partie
du peuple Congolais !
En effet,
une vraie
rencontre avec Jésus Christ ne peut pas ne
pas agir sur
nous, sur notre comportement, sur notre agir. L’enfant de Dieu, le chrétien, i.e. le disciple du
Christ est celui
qui est sorti de l’ignorance
qui le faisait croire
en des dieux qui ne le sont pas. L’enfant
de Dieu est
sorti de la peur des esprits mauvais, comme Yahvé le dit lui-même par le
Prophète Isaïe :
« Vous
ne partagerez pas
les craintes de ce peuple et vous
n’en serez pas terrifiés. C’est Yahvé
Sabaot que vous
proclamerez saint, c’est Lui
qui sera l’objet de votre
crainte et de
votre terreur. » (Isaïe
8,12-13)
Le disciple
de Jésus Christ n’est plus
esclave des fétiches. Grâce
à la Parole de Dieu, grâce à la Loi
d’un Dieu de liberté, de Dieu qui
nous est révélé comme Père, le
chrétien, l’homme qui a vraiment fait la rencontre de Jésus
Christ, devient lumière pour ses frères et sœurs ; sa présence ressemble au sel qui
donne du goût à la nourriture.
Fils et fille de Ste
Thérèse de l’Enfant Jésus, n’as-tu
pas éteint l’Esprit
de Dieu en
toi, cet Esprit qui devait être ta lumière,
qui devait te placer sur le chemin ? Grâce au travail de l’Esprit de Dieu
en toi, l’Enfant
de Dieu prie en
tout temps, il rend
grâce à Dieu
en tout temps, en toute
circonstance. Et cela le
tient toujours dans la
joie.
A 80 ans, Toi
de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, qui
est Jésus Christ
pour toi ? Est-Il réellement ton
Dieu, est-Il le Maître en qui tu
as mis ta confiance, ta foi ? Es-
tu celui que tu aimes plus que tous
les autres ? Oui, Dieu veut
cette préférence à tout, pour le bonheur de ses enfants. « Qui aime
son père ou sa mère plus que moi n’est
pas digne de moi. » (Mt 10,37)
Frères
et sœurs, dans une semaine
une occasion nous est offerte
encore pour que nous
choisissions de devenir disciples du
Christ. Un témoin, Jean Baptiste
atteste et affirme
que lui-même n’est
rien devant le Messie
qui vient après lui Jésus. Lui Jean
est là pour rendre
témoignage à la Lumière
véritable Jésus Christ
qui éclaire tout homme
venant en ce monde. Pour
accueillir le Messie
qui vient à Noël, Jean Baptiste nous
demande de nous exercer
à changer nos cœurs.
Car aujourd’hui Dieu que
nous attendons à Noël, vient en fait
habiter nos cœurs. Préparer son
cœur pour le
Christ, c’est travailler
à en éloigner tout
ce qui porte la trace du mal.
Frères et sœurs venus participer à cette fête, profitons de cet
anniversaire pour renouveler
nous aussi les promesses
de notre
baptême nous préparant à accueillir
le Messie en ce
Noël 2017. Posons-nous déjà cette
question : « qu’ai-je
fait de mon baptême ? » Suis-je seulement
chrétien ?
Au baptême en effet, nous
sommes devenus membres du Corps
du Christ. Nous sommes entrés dans la famille des enfants de Dieu. Avec
Jésus Christ, grâce au baptême nous sommes devenus prêtres,
prophètes et rois : appelés donc dans
ce monde et dans notre société à sanctifier, à
porter la Parole de
Dieu, à aider à vivre de cette
Parole ; appelé enfin à guider, à montrer
le chemin du
bien, à devenir des lumières pour nos
frères et sœurs. En avons-nous conscience
J’ai dit : dans quelques jours ce sera
Noël : nous voulons accueillir
l’Enfant-Dieu en chacun de nous. J’ai
relevé le personnage de Jean
Baptiste comme Témoin
du Messie, c’est lui qui vient
nous montrer celui que nous
devons suivre : l’Agneau de Dieu.
En regardant ce personnage je crois qu’il nous faut aussi relever cette vertu que le prophète nous montre : son humilité. Il ne
cherche pas à
prendre la place du Messie alors
que quelques personnes voudraient qu’il le soit. Y a-t-il encore de l’humilité chez
nous ? Les chrétiens
que nous sommes avons-nous
le désir de rechercher à
demeurer à notre
place ? Au contraire ne sommes-nous pas
jaloux des autres de telle sorte
que bien souvent intérieurement nous
disons : « Ôte-toi de
là que je m’y mette » !
En somme,
on n’est pas chrétien
tout seul, pour soi. Nous sommes
chrétiens pour un
peuple. Nous sommes
chrétiens pour aller, comme dit le
pape François, pour aller vers
les périphéries : donc
pour permettre à tous les hommes de recevoir
le salut de Dieu en Jésus Christ.
Les hommes vers
lesquels nous devons aller sont d’abord ceux de notre société : nos frères et
sœurs Congolais. Ils n’attendent
pas de nous des discours, si beaux
soient-ils. C’est à un
témoignage de vie que nous sommes conviés. Notre société a me semble -t-il un
grand besoin de
conversion. Cette conversion viendra
du respect de la Parole
de Dieu, du respect des commandements de Dieu, conversion pas pour les autres mais
d’abord pour moi-même.
Il s’agit
d’abord d’aimer Dieu de tout
notre cœur, de toutes nos forces et d’aimer
le prochain comme soi-même. Le
prochain n’est pas seulement l’homme de ma
tribu ou de mon pays. Aimer le
prochain c’est éloigner
toute méchanceté à son égard, c’est
ne pas fermer les yeux devant la souffrance
de l’autre, c’est se gêner
devant toute injustice. C’est fuir
le mal sous
toutes ses formes.
Et il y a
les autres commandements comme : Tu ne voleras pas. Voler
c’est prendre pour
soi ce qui appartient à
autrui. Voler c’est prendre
pour soi ce qui appartient à tous. Voler
c’est s’accaparer ce qui
est le bien de
tous. Ne voles-tu pas
en agissant comme tu
le fais mon frère, à ma sœur ? Voler
c’est prendre un bien
de tous alors qu’on
perçoit normalement le dû de son
travail. Voler c’est ne pas avoir
de la
fierté, de l’honneur devant
ses proches. Aujourd’hui on a l’impression de banaliser le vol, le
péché.
Disons-nous la
vérité les uns aux autres ? Tu ne mentiras
pas. Tu diras la vérité
en tout et tu
vivras dans la vérité , toi enfant
de Dieu. Tu ne tueras pas. La
jalousie, la soif d’argent, la soif du pouvoir sale détruit beaucoup de cœurs.
Nos mains sont entachées du sang de nos frères et sœurs, un sang qui crie chez
Dieu le Créateur, le miséricordieux mais qui nous jugera un jour si nous ne
changeons pas nos cœurs !
L’Eglise de
Dieu qui est au Congo est déjà centenaire. Si tous les baptisés
au nom de
Jésus s’engageaient tous à témoigner, à montrer qu’ils sont fils et
filles de Dieu, s’ils s’engageaient au
suivre les dix commandements si connus, croyez-moi nous
serions en paix et heureux
de vivre sur cette terre où
Dieu nous a
placés.
Alors mon frère tu es à combien de mois, à combien
d’années dans ta vie
chrétienne. En fêtant cet anniversaire
pose-toi ces questions : Suis-je
chrétien vraiment. Jésus Christ, Fils de Dieu est-il mon Maître ?
Ne suis-je pas un
menteur devant mes frères. En
réalité ne suis-je pas à la
solde du Menteur des origines qui a
osé montrer à Jésus
le monde créé par le
Dieu-Trine disant :
« Tout cela m’appartient, agenouille-toi devant moi et je
te le donnerai !!
Chrétiens mon
frère, ma sœur, Bon anniversaire.
Je veux comme toi choisir
Jésus Christ et je refuse de me laisser
tromper par le Menteur- Satan. Qu’il aille
loin de nous ! Que la
prière de Sainte Thérèse et de
Saint Joseph protège notre
pays et nos famille. Amen
Mgr Victor ABAGNA MOSSA,
Evêque d’Owando