Jésus envoie ses disciples deux à
deux pour que leur témoignage ait une valeur juridique selon la loi juive. Le
psalmiste nous invite à chanter la gloire de Dieu : « Toute la
terre se prosterne devant toi, elle chante pour ton nom. Venez et voyez les
hauts faits de Dieu, ses exploits redoutables pour les fils des hommes ».
Bien aimés de Dieu,
Qu’est-ce
que notre jeunesse écoute ou chante aujourd’hui ? Les chansons et
compositions des musiciens profanes qui chantent rarement la charité ou l’agapè
mais plutôt ou toujours l’éros. Si nous nous accordons sur le fait que la
musique soit l’art de combiner des sons agréables à l’oreille ; jusque-là,
on n’aurait pas de problème parce que, même ces chanteurs-là font de la bonne
musique. Mais le problème survint au niveau du contenu ; ça endoctrine les
enfants. Raison pour laquelle rares de nos jeunes se donnent aux chants
religieux. C’est pourquoi, notre chorale aujourd’hui peut avoir ce petit nombre
là que je dis, en passant, mes félicitations.
Le
Seigneur nous invite ce matin à se réjouir, exulter, à être dans l’allégresse
parce qu’il nous consolera. C’est ce que nous rassure la première lecture. Eh
bien, chers frères et sœurs, à travers l’évangile de ce jour, le Christ veut en
fait inculquer à ses disciples l’audace apostolique. C’est pour cela, il leur
dit : « je vous envoie ». Et, saint Jean Chrysostome
commente : « Ceci suffit pour vous donner du courage, ceci suffit
pour vous donner de confiance, et pour ne plus avoir haine de ceux qui vous
attaquent ».
En effet, Jésus choisit 72 envoyés pour symboliser l’universalité de la mission. Le Seigneur les met en garde contre les périls qui les attendent : « Allez ! Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups ». Deux par deux, pour qu’il y ait crédibilité de leur témoignage selon la tradition juive. L’interprétation du langage expressif de Jésus serait : Je vous envoie, et cela suffit. Même si vous êtes loin, vous êtes à mes côtés. Je vous accompagne. La mission est tellement importante qu’il est même utile d’éviter certaines salutations qui durent longtemps.
La
mission est confiée à tous, pas seulement au diacre, prêtre et évêque ;
mais aussi aux laïcs. Chacun a sa place pour l’accomplir. Rien ne doit
détourner un chrétien de sa mission. Le concile Vatican II dans le décret sur
l’apostolat des laïcs nous rappelle qu’après le baptême, chaque chrétien est
appelé à accomplir la mission au nom du Seigneur. Au nom du Seigneur, tous les
laïcs sont invités à répondre volontiers à l’appel du Christ qui, en ce moment
même les invite avec plus d’insistance et à l’impulsion de l’Esprit. Que les
jeunes réalisent bien que cet appel s’adresse à eux très particulièrement.
Qu’ils le reçoivent avec joie et de bon cœur. C’est le Seigneur lui-même qui,
par le concile, presse à nouveau tous les laïcs de se joindre plus intimement à
lui de jour en jour et de prendre à cœur ses intérêts comme leur propre
affaire, de s’asseoir à sa mission. Il les envoie encore en toute ville et en
tout lieu où il doit aller lui-même. Ainsi, à travers la variété des formes et
des moyens humains, et l’unique apostolat de l’Église, les laïcs se montrent
ses collaborateurs, toujours au fait des exigences du moment présent, se
dépensant sans cesse au service du Seigneur. A la différence des douze appelés
par le Seigneur, pour qu’ils restent auprès de lui, les soixante-douze
retournent à leurs familles et à leur travail. Et vivrons là ce qu’ils ont
découvert au côté de Jésus. Témoigner chacun d’entre eux à sa place.
Simplement, en aidant ceux qui les entoure afin qu’ils se rapprochent de Dieu.
Leur aventure terminée, les 72 disciples revinrent tout joyeux. Assis autour de
Jésus, ils ont dû lui raconter leur expérience de ces deux jours pendant
lesquels ils ont découvert la beauté d’être témoin.
Dans
la deuxième lecture, Saint Paul exhorte les galates à mettre leur orgueil dans
la seule croix du Christ parce qu’elle est l’unique source du salut. Comme nous
aujourd’hui, Jésus nous invite à se donner entièrement à ce que nous avons
comme engagement. Et vous, chers frères et sœurs, le Christ envoie chacun de
nous, encore une fois de plus ce dimanche, annoncer la bonne nouvelle du salut.
Il y aura ceux qui écoutent et ceux qui repoussent. Ne vous inquiétez pas. Faites
votre travail et laissez au Seigneur de faire sa part. Annoncer l’évangile
ressemble au combat entre l’agneau et le loup. Il est demandé aux disciples de
se comporter en agneau doux et sans défense. Par conséquent, le disciple ne
devrait pas imposer l’évangile, ni s’évertuer à convertir les gens par la force
mais plutôt à proposer la bonne nouvelle.
Que
le Seigneur, le maitre de la mission, nous aide à intérioriser la joie et à
participer au royaume de Dieu. Amen.
Abbé Ledestin Sabinau EBEZE BIA,
Prêtre
du diocèse de Gamboma.